Le 4P et l'équilibre général

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  Finance et développement en pays d'Islam, EDICEF/AUPELF, 1995,  Pierre Traimond 

La volonté de faire coïncider en permanence le réel et le monétaire est l'unique condition nécessaire pour tendre vers l'équilibre général. Plus forte est cette volonté, plus probantes sont les politiques économiques mises en oeuvre, tant dans les entreprises que dans le domaine public.
Le principe du partage des profits et pertes, le 4P, assure une flexibilité du prix de l'argent en étroite corrélation avec le résultat de l'économie réelle. Si les indicateurs naturels sont plus tangibles, les instruments des politiques financières et monétaires sont sans doute plus efficaces.

L'acceptation des ajustements automatiques, induite par la 4P, s'oppose au modèle économique et financier fondé sur le taux d'intérêt prédéterminé dont la rigidité génère des distorsions cumulées, une dichotomie entre le réel et le monétaire. Même si toute communication n'est pas absolument rompue entre eux, plus pernicieuses sont les informations erronées ou déformées qui circulent, qu'il génère. Celles-ci minent le système qui se déséquilibre et s'atrophie. L'économie se financiarise autour d'équilibres instables illusoires qui lui sont propres, reléguant l'objectif de plein emploi au second rang, voire l'anéantissant.

Si Milton Friedman le pressent, James Tobin met clairement en avant un coefficient "q" qui exprime, telle une glace déformante, la distorsion qui existe entre l'économie monétaire et l'économie réelle. Ce coefficient traduit le "trou noir" qui existe dans le processus de transmission d'un accroissement de l'offre de monnaie sur l'augmentation de la demande effective en investissements nouveaux escomptés, nécessaires au développement.